Démystifions les choix en fin de vie
- Ariann Bellerose
- 2 mai
- 5 min de lecture
Quand la fin de vie approche, il est normal que plusieurs questions émergent.
Comment souhaite-t-on vivre ces derniers moments ? Quels sont les choix qui
s’offrent à nous ? Bien s’informer sur ses options, c’est la clé pour prendre des
décisions alignées avec nos désirs et nos valeurs.
Cet article brosse donc un portrait clair des différentes options en fin de vie.
Comme thanadoula, il est de mon devoir de vous partager ces informations et de
les rendre accessibles. Or, si, à la suite de votre lecture, des questions
persistent, n’hésitez surtout pas à communiquer avec votre médecin. Ce dernier
pourra vous expliquer les nuances et les particularités propres à chaque option,
afin de vous aider à mieux comprendre ce qui s’offre à vous.
Apprivoiser la mort

Avant d’aborder la question des choix en fin de vie, encore faut-il accepter de
nommer la mort. Je le sais, ce n’est pas un sujet facile, et cela peut être confrontant. Pourtant, éviter d’en parler engendre souvent davantage de souffrance.
Il suffit de jeter un coup d’œil dans le passé pour voir à quel point notre rapport à la mort a changé. À l’époque du Moyen-Âge, la mort était familière et publique, impliquant une préparation spirituelle et des rituels collectifs bien définis.
Aujourd’hui, dans une société occidentale beaucoup plus individualiste, la mort est devenue taboue et cachée. Résultat ? Un vide, un malaise… et une difficulté à accepter que la mort fait partie de la vie.

D’ailleurs, saviez-vous que remettre les rituels au cœur de notre société est l’une des raisons m'ayant motivée à être thanadoula ?
C’est une partie intégrante de ma mission, tout comme vous accompagner avec bienveillance pour préparer votre grand départ.
Les options de fin de vie au Québec
Vous avez probablement déjà entendu les termes « soins palliatifs », « aide médicale à mourir », etc. Mais que signifient-ils et quelles en sont les implications ?
Voici un survol clair des avenues possibles :
Soins palliatifs
C’est une approche qui vise à soulager la souffrance de la personne et à
améliorer sa qualité de vie. L’intention est donc d’apaiser la douleur jusqu’au
décès naturel. Ces soins peuvent être offerts à domicile, dans un espace familier
ou dans un établissement de santé, comme les hôpitaux et centres de soins. Il
existe également plusieurs maisons spécialisées, qui proposent un
environnement chaleureux dédié exclusivement aux soins palliatifs.
Sédation palliative
L’objectif est d’abaisser le niveau de conscience pour soulager les symptômes
réfractaires, qui ne répondent pas aux traitements. Ces symptômes sont ceux qui
compromettent la qualité de vie, comme des difficultés à respirer, des nausées,
de l’agitation, des douleurs insupportables, etc. Une évaluation médicale est
d’abord réalisée, suivie d’une discussion approfondie avec le patient et ses
proches. Puis, des médicaments induisent l’état d’inconscience jusqu’au décès
naturel.
Soins de confort
Les soins de confort englobent les interventions non curatives axées sur le bien-
être de la personne. Cela inclut la gestion de la douleur par des médicaments ou
des approches non pharmacologiques pour soulager, des soins d’hygiène pour
maintenir la dignité de la personne, ou encore un accompagnement
psychologique.
Aide médicale à mourir
L’aide médicale à mourir est une intervention médicale visant à soulager la
souffrance et provoquer le décès d’une personne, à sa demande. Cette pratique
est réservée aux personnes majeures aptes à consentir, atteintes d’une maladie
grave et incurable. Pour y recourir, plusieurs critères doivent être respectés.
Pour en savoir davantage, n’hésitez pas à consulter le site du gouvernement du
Québec.
L’importance d’être apte à choisir
En contexte de soins de fin de vie, l’aptitude à choisir est une notion cruciale. En
effet, certaines décisions, comme recourir à l’aide médicale à mourir ou refuser
certains traitements, exigent que la personne soit jugée apte au moment de faire
ses choix.
Mais qu’est-ce que ça signifie, « être apte à choisir » ? Voici les critères qui vous
aideront à mieux saisir ce principe :
– Comprendre
Le patient doit saisir les informations médicales relatives à sa condition. Sa
compréhension doit être claire et précise.
– Apprécier
Il doit pouvoir évaluer les conséquences de ses décisions. Sa perception de la
situation doit être réaliste.
– Raisonner
Sa capacité à comparer les options doit être intacte. Son raisonnement doit
rester logique malgré la maladie.
– Exprimer
Il doit pouvoir communiquer clairement ses choix. Sa volonté doit être exprimée
sans ambiguïté.
Déterminer à l’avance ses volontés, c’est possible
On ne peut pas toujours prévoir ce que la vie nous réserve, mais on peut
planifier certaines choses importantes, pendant qu’on est encore en pleine
possession de ses moyens. C’est d’ailleurs le fondement des directives
médicales anticipées, qui vous offrent la possibilité de clarifier vos choix à
l’avance, pour éviter toute confusion si vous n’êtes plus à même de décider.
Ces directives ne sont d’ailleurs pas réservées uniquement aux personnes en fin de
vie, puisque l'aptitude à choisir et à consentir peut disparaître rapidement, que ce
soit à la suite d’un accident, d’un AVC, d’un coma, etc. Bref, les directives
médicales anticipées sont essentielles pour tout le monde, sans exception !
Voici quelques exemples de soins de santé pouvant faire l’objet de directives
médicales anticipées :
– La réanimation cardiorespiratoire ;
– La ventilation assistée par un respirateur ou par toute autre assistance
technique ;
– La dialyse ;
– L’alimentation forcée ou artificielle ;
– L’hydratation forcée ou artificielle.
Si vous n’avez pas encore réfléchi à ces directives et que cela vous intéresse,
prenez le temps de vous informer auprès de votre médecin. En tant que
thanadoula, je peux également vous fournir des renseignements
complémentaires sur les directives médicales anticipées. N’hésitez pas à me
poser toutes vos questions !
Être accompagné pour mieux choisir

Faire des choix éclairés en fin de vie peut représenter un défi, et il est essentiel
de se sentir soutenu tout au long de ce processus.
La présence des proches est,
bien sûr, précieuse, mais comme ils sont eux-mêmes confrontés à leurs propres
émotions, il peut être utile de bénéficier d’un accompagnement externe.
En tant que thanadoula, je m’assure que la personne en fin de vie soit à l’aise de
partager ses pensées, sans ressentir la crainte de blesser ou de déplaire à
autrui. Cette neutralité permet une totale liberté d’expression, nécessaire pour
faire des choix en accord avec ses désirs et valeurs.
J’espère que cet article vous a aidé à mieux comprendre vos choix en fin de vie.
N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions ou si vous souhaitez être accompagné(e) dans votre réflexion. Je suis là pour vous !
Dans un prochain article, nous irons encore plus loin ensemble, parce qu’un
projet de fin de vie ne se limite pas qu’aux soins de santé. En effet, penser aux rituels, aux célébrations et aux legs offerts est une manière tout aussi importante d’honorer sa vie, tout en apportant une dose de réconfort et de sérénité à nos proches.
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